36 Ouest – Terre d’accueil

A l’origine, l’écriture d’un nouveau chapitre

Une de ces périodes floues autour du Covid, un repas frugal en tête à tête, un quartier de Toulouse. Nous avons sorti une feuille et un crayon. Notre challenge pour cette soirée : mettre en œuvre nos pratiques de l’intelligence collective pour co-construire le cahier des charges de notre futur lieu de vie. Chacun son tour, nous proposions une idée, et veillions à ce qu’elle soit acceptée par l’autre, ou discutée puis enrichie.

Et c’est là, à cet instant précis, que toute l’histoire a commencé.

Un coup de coeur, une évidence

A peine quelques jours plus tard, nous visitions cette ferme, dans la campagne d’Auray, Morbihan. Nous venions de passer une journée incroyable (le premier atelier en co-création de nos futurs emballages ou plutôt, les emballages du futur, dans le cadre de la toute jeune association Pack en Transition), dans un lieu de rêve (le Manoir de Kerat). Nous avions donc tous les chakras ouverts pour nous émerveiller.

Parvenant à l’adresse indiquée, nous étions l’un et l’autre comme deux gosses ! Et plus nous découvrions le lieu, plus nous en étions amoureux. Des bâtiments en pierre, rustiques mais lumineux, un potentiel indiscutable pour cette étable en cours de transformation. Des dépendances pour accueillir nos clients, nos amis, nos familles, mais aussi des vacanciers (et plus tard une famille qui pourra prendre soin de nous pour nous éviter l’Ephad, mais ceci est un autre sujet…). Un parc de 7 000 mètres carré, des arbres, vieux et robustes, des fruitiers. Et des chants d’oiseaux. Le chantier était titanesque. Pourtant, le soir-même, nous faisions une proposition, validée par les vendeurs dans la foulée. Le lendemain, Thierry avait fait tous les plans, demandant à Fabienne où elle souhaitait positionner les interrupteurs. Si ! Si ! je vous jure ! 

On transforme, on recycle, on ré-emploie

Les plans s’affinent, les espaces de l’ancienne étable prennent forme pour que nous puissions vivre à la fois notre vie de famille, mais aussi notre vie professionnelle. Les artisans répondent aux appels d’offre, les rencontres s’organisent. Six mois plus tard, nous sommes les heureux propriétaires du 36 lieu-dit Kerloury. Nous faisons le choix de matériaux nobles comme la chaux, le chanvre, le bois. Nous choisissons des artisans locaux (le circuit-court, ce n’est pas juste de la théorie !) et soucieux de l’environnement. Nous nous sommes beaucoup amusés à transformer ce que nous sortions de la terre. Là, de vieilles chaînes de vaches qui soutiennent désormais des lampes. Ou encore une écuelle abandonnée dans laquelle vous pourrez vous laver les mains si vous visitez « nos toilettes publiques ». Ici une tringle à rideau taillée dans un arbre. Bref, ici aussi, on recycle et on ré-emploie.

Des travaux express bien que colossaux

Tout le monde nous avait prédit au moins 18 mois de travaux. Il nous en aura fallu 7. Nous étions en mode « gestion de projet », considérions nos artisans avec respect, organisions des réunions de chantier conviviales et régulières. Nous avons nous-mêmes déployé beaucoup d’énergie dans les travaux intérieurs et extérieurs. Que du bonheur !

Comme tous les enfants avaient désormais quitté le nid et déployaient leurs larges ailes, nous avons laissé Vannes et son centre-ville sans regret.

Nous nous endormions désormais avec la chouette pour nous réveiller avec le coucou.